Histoire de Saint-Germain

ORIGINES

Sanct-Jarman, provient, comme beaucoup de communes portant le nom, de St Germain, d’un lieu où étaient érigés autrefois, d’anciens prieurés tenus par des moines. St Germain de Salles, fut donc fondé par les moines de l’ordre de St Benoîst, appartenant alors à cette époque, à l’ordre de Vézelay. Pourtant, dés 1569, les moines avaient complètement disparus du prieuré de St-Germain. Ce prieuré, aurait été construit par Dom Gabriel de Chauvigny de Blot. Il aurait eu deux tours d’angle, chapelle, pigeonnier et fossés : une véritable forteresse. Un cimetière attenant a bel et bien existé. L’ordre des bénédictins de Vézelay, aux XIIème siècle, dressèrent une chapelle dédiée à St-Germain l’Auxerrois « Sancti Germanicus ». Cette église d’art Roman possédait 2 travées voûtées avec à sa base un fort clocher. Elle était en dépendance directe avec le prieuré. Malheureusement, en 1568, à l’époque des guerres, les protestants l’incendièrent. Reconstruit tant bien que mal, ce lieu de culte servit sous la révolution de maison commune, pour les assemblées municipales.

Lors de la réunion des trois communes, elle fit office d’église paroissiale. L’église était privée. Ainsi, en mai 1825, les propriétaires vendirent ce bien à la mairie avec les anciens cimetières attenant. En 1828, un presbytère fut acheté afin de loger le curé de la paroisse. Les croyants et pratiquants étant de plus en plus nombreux, il faut agrandir en 1831. Mais au dire de son emplacement et de son architecture, l’augmentation ne peut être exécutée. Une solution très simple fut trouvée. Au fond de l’église, on construira une tribune. En 1894, le nombre d’habitants étant de 786, on décida d’agrandir une fois de plus en empiétant sur la place publique. Ce qui fût dit fût fait. C’est l’église actuelle que nous connaissons, avec des vitraux d’une rare valeur et d’une rare originalité. Depuis la réunification des 3 villages en 1812, St Germain aura eu une quinzaine de curés. De l’abbé Charles Bonneton en 1812,  jusqu’au curé Fradin qui prit sa retraite en 1984. Il fut un temps où le grand domaine de Bel Air, voisin de l’église, était propriété du prieuré. Son nom viendrait de Plaisance et sa construction remonterait vers 1600.

De la famille Champagnat vers 1700, en passant par les Richard de l’Isle, un siècle plus tard, et pour finir de nos jours par les Maurin, Bel Air renferme bien des anecdotes et des trésors. Cette propriété  De La Motte, ou Lamothe, datant de bien avant 1600, appartenait, dans les temps jadis, à une ancienne et riche famille originaire du canton de Chantelle : Les Bougarel. C’était un grand domaine d’élevage et de culture. Aujourd’hui, un pigeonnier, un puit commun et 2 habitations subsistent. C’est à coté de ce domaine, que l’on aurait découvert une statue en forme de vierge. Cette pierre, est de nos jours, à Salles au lieu-dit La Chaume Billard.

LE TEMPS DE LA RÉUNIFICATION ET DÉBUT D’HISTOIRE

Le 5 janvier 1812, l’ancien maire de Salles, Jean Gilbert Leblanc devient maire de la bourgade. Des changements ont eu lieu puisque St Cyprien, et Salles se sont unifiés avec St Germain pour ne plus former qu’une seule et unique municipalité. Tout ceci demanda beaucoup d’organisation et de sévérité. Nous sommes sous l’empire Napoléonien et l’empereur et ses sbires n’aiment pas qu’on les contredise.

Alors pour parer aux ordres venus de haut, la commune nomme le 3 mai 1812, un garde champêtre. Il s’appelle Jean Mounin. Il était un ancien militaire, blessé de guerre. En janvier 1813, la commune dut verser la somme de 350 Frs, à l’empire Napoléonien, pour l’équipement de 3 cavaliers. Le maire décida, que seul les habitants fortunés paieraient. En mai 1813, les premières taxes arrivèrent pour les propriétaires de chevaux et fiacres. Le 25 septembre 1814, le conseil municipal étant composé de royalistes, l’empereur revenu, ordonna, que ledit conseil ne soit formé que de Bonapartistes. Jean Poisle-Desgranges, fut alors nommé maire un peu par obligation. Nous sommes le 21 mai 1815 et ceci n’est pas du goût de tous d’obéir à l’empereur que certains qualifient de dictateur. Jean Poisle-Desgranges dû, pour calmer les esprits, faire appel à un détachement du 9ème régiment de cuirassiers. Cette petite armée resta entre le 14 juillet et 2 août de la même année dans le village et sa périphérie. Jean Gilbert Leblanc, par ordonnance du roi le 7 juillet 1815, fut reconduit à la tête de la municipalité, et Jean Poisle-Desgranges, notre bonapartiste retrouva sa place de 1er adjoint.

Hélas, la politique faisait, déjà dégâts à cette époque !

En automne 1820, ce sont les vendanges. Le maire, agriculteur de métier, surveillait de très près la maturité du raisin. Il affichait les Bans à la mairie pour donner la date de la cueillette des grappes. Il définissait l’ordre des parcelles à vendanger. Une close stipulait qu’il était interdit de faire pénétrer toutes bêtes dans les vignes. Il est appuyé, en 1831, comme dans beaucoup de communes, d’une garde nationale. Celle-ci, mise en place sous la monarchie de Juillet par le roi Louis Philippe, était composée pour la commune de 51 personnes entre 24 et 54 ans.

Au même moment, la commune s’élargissant il fallut dresser un plan cadastral. Cette opération dura 3 ans de 1833 à 1836. On a dénombré ainsi 175 maisons et 5 châteaux ou propriétés, ainsi que 6 autres bâtiments : Moulins, four à chaux, etc.

 

Sous ce fameux second Empire, l’époque des grands travaux commençait et plus particulièrement pour les axes de communication. Saint Germain de Salles ne fut pas en reste, Les routes et chemins que nous connaissons actuellement datent de cette période.

Il y a 142 ans, en 1872, bals et festivités avaient lieu dimanches et jours de fête. C’était  la joie, mais malheureusement les troubles fête faisaient déjà ravage et les bagarres augmentant, le maire interdit ces manifestations jusqu’à nouvel ordre. La population, augmentait en naissance, mais aussi en décès. Alors, afin de parer aux  multiples inhumations, l’ancien cimetière situé au prieuré s’avérant trop petit, en 1872 la municipalité décida de création d’un nouveau cimetière beaucoup plus grand. Le cimetière d’hier est celui d’aujourd’hui.

L’ÉCOLE

Alors que Jules Ferry n’avait que 4 ans, en octobre 1836, le sous-préfet nommait Claude Mechin, comme  instituteur. Il fut le 1er maître d’école du village. 1882 fut l’année, où St Germain possédait 4 écoles. 2 de filles et 2 de garçons.  2 privées, dirigées par des bonnes sœurs et 2 autres par la commune.

L’école libre des garçons, qui n’existe plus de nos jours, était située face au bistrot Défontis, devenu aujourd’hui, Bar – Restaurant – Hôtel l’Entracte.

L’école libre des filles, qui pendant un certain nombre d’années, fit internat, était située a l’entrée du bourg ; Tenue par des sœurs voilées et dévouées, des demoiselles, que l’on appelait  « vieilles bigotes ». Ce pensionnat très stricte dans l’éducation des jeunes filles ferma ses portes en 1943.

En 1879,  une nouvelle école communale laïque naissait. Aujourd’hui, elle est devenue la salle des fêtes du village. En 1930, l’école devint mixte. Pour la première fois, garçons et filles étaient réunis dans les mêmes classes.

Pour faire face aux nombres croissant d’élèves, on entreprit la construction d’un nouveau groupe scolaire en 1934. L’achèvement des travaux eut lieu pour la rentrée de 1935.

LES ANNÉES 1900

1909, c’est la construction du pont bascule sur la place du village. On y adjoindra un petit cabanon servant d’abri. Mme Richard de l’Isle, femme de l’ancien maire, prêta de l’argent comme elle le fit pour l’entretien de l’école.

St Germain avait hélas ses pauvres au début de XXème siècle. Une trentaine de personnes bénéficiaient en 1910 de l’aide apportée par la commune. 3 août 1914 : Jules Ray, garde-champêtre du village prévint le conseil municipal et ordonna la mise en place de postes et de barrières afin de faire reculer l’ennemi Allemand hors du village.

La guerre éclata, et les hommes en âge partirent. Alors la commune lança des souscriptions pour aider l’envoi de paquets aux  soldats partis sur le front. À la démobilisation, St Germain souffrit. Plusieurs ne revinrent pas. Dans les familles c’était le déchirement. Il va de soi que les très hauts placés, eux rentrèrent vivants… Et c’est ainsi que sur le monument du village, leurs noms est inscrit et que chaque 11 novembre, un hommage solennel et mérité leur est rendu. Ce monument aux morts fut érigé en 1922, après une souscription commencée en 1920. C’est une entreprise de la commune d’Etroussat qui emporta le marché. Lors de son déplacement dans les années 1990, on trouva à l’intérieur une bouteille contenant les actes des donateurs lors de sa construction au siècle dernier.

Entre les deux guerres, la fée électricité fit son apparition. St Germain et ses hameaux en profitèrent. C’était entre 1926 et 1928.

La guerre éclata et comme à celle de 14, plusieurs St Germanois furent fait prisonniers. À la libération, en mai 1945, une fête fut organisée pour le retour des prisonniers de guerre. Kermesse et grands banquets eurent lieu dans le parc du château de Salles, mis à disposition par Mme De Boulois. En octobre 1945, très exactement le 31, Jules Ray prenait sa retraite de garde-champêtre, après 44 ans de bons et loyaux services. Il fut médaillé le 16 juin 1948, sur ordre du préfet. Il fut remplacé par Gabriel Dudin, lui aussi cantonnier.

L’eau potable, bienfait pour tous était attendue depuis 1944. Seize ans plus tard, en 1960, l’eau arriva et la région fut desservie. L’eau venant des environs de Volvic, à 50 km, il était nécessaire de faire de long et fastidieux travaux. À ce propos, on creusa un réservoir sur la commune voisine d’Ussel d’Allier.

En se promenant entre le XIXème et  XXIème siècles, on s’aperçoit  du nombre considérable de petits artisans dans Salles, St Germain où St Cyprien. Ces métiers manuels et fatiguants faisaient bonne figure. Ils étaient l’âme des villages. Ce sont les : Maréchaux, Forgerons, Charrons, Menuisiers, Sabotiers, Maçons, Charpentiers, Huiliers, Exploitants de pressoir, Bouilleur de crus, Modistes, Couturières, Boulangers, Epiciers, Mercières, Aubergistes et Meuniers.

Deux métiers moins connus, mais qui avaient toute utilité possible et qui de nos jours, comme beaucoup, ont complètement disparu.

  • Le Cordier-Filassier de 1813 à 1905 fabriquait des cordages à partir d’écorce d’arbre. Cette corde s’appelait filasse.
  • Le Chafournier ou Chaunier avait le devoir de faire cuire la chaux et de la vendre pour toutes personnes désirant en acquérir. Les collines environnantes étant très riches de ce calcaire, le Chaunier, en bon commerçant, vendait sans problème.

Les fours à chaux, que l’on nommait en un autre temps, les chaufours, servaient à cuire le précieux calcaire pour en faire des moellons ou autres matériaux de construction. Entre 1863 et 1914, on dénombra approximativement 7 fours. Ils appartenaient à différents propriétaires du canton. Le plus connus pour tous, fut celui du Sieur Sillol, sur la route d’Etroussat. Sillol, est resté habité dans son four, en troglodyte, avec son chien et avait aménagé son chez lui avec un joli petit jardin attenant.

Saint-Germain aujourd’hui

Actuellement, à Saint-Germain de Salles, subsiste une Boulangerie – Epicerie et son pétrin d’antan, qui à partir de 3 heures du matin fonctionne à plein régime, pour achalander le client à partir de 7 heures.

Pour les artisans et industries ont compte, un maçon, une fabrique d’aliments du bétail, un accouveur de poussins, un paysagiste et un plombier – chauffagiste.

Quand jusque dans les années 1960, on fêtait le Bon St Germain, quand on promenait le Bon St Germain, que l’on faisait pèlerinage et que le maire décorait les pompiers à grands coups de médailles, on ne peut qu’avoir la nostalgie.

Quand on mangeait la friture au pont de St Cyprien pour la fête du 15 août, on repense bien souvent aux aînés, à ceux qui aujourd’hui ne sont plus là et qui œuvraient pour toutes ses festivités.

Aujourd’hui quelques associations (Amicale Loisirs et Détente, Football club, Les Cavaliers du Gâ, Centre Culturel, Association des Anciens Combattants, les Tritons Ripailleurs, la Société de Chasse, …) font de St Germain de Salles une commune où il fait bon vivre.