Histoire de Saint-Cyprien

 

PRÉSENTATION

On apprend que cette commune fût un ancien établissement religieux fondé par des moines ermites au début de l’air du christianisme. Cet établissement était placé sous l’invocation de Sancti-Ciprianus. Cyprien, homme vertueux et instruit, vivait au IIIème siècle. Eduqué à la prêtrise après son baptême, il fut sacré évêque de Carthage, en Tunisie, en l’an de grâce 248.

St Cyprien, était la commune la plus étendue des 3 paroisses. Sa superficie était l’égale de St Germain et Salles réunis. Elle était délimitée par la Sioule, par la commune de Barberier, d’Etroussat et par celle de St Germain. Elle comprenait plusieurs hameaux qui de nos jours sont transformés en ferme ou chambres d’hôtes : La Charrière, les Gandins, les Colette (Escolette), Ceron etc.… C’était un arrière fief du duché des Bourbons. Au XIIIème, la commune appartenait au seigneur de Vernet, domaine situé de l’autre coté de la rivière. En 1322, la paroisse échut à la famille d’Ussel. St Cyprien comptait en 1569, 294 âmes.

Son rattachement au village de St Germain eut lieu, le 26 novembre 1811.

SON ÉGLISE

St Cyprien, commune à part entière, possédait une jolie petite église bâtie au XIIème siècle. Aujourd’hui, seul subsiste un vestige à l’extérieur, puisque le reste a été transformé en habitation. Dans la chambre de la dite demeure, un arc doubleau est encore visible.

Un nombre impressionnant de prêtres s’y succédèrent, jusque vers 1792, date de la vente de tous les biens. Plusieurs agriculteurs de cette commune achetèrent et prirent possession des terres, de la cure et des bâtiments. En 1896, 80 habitants résidaient en lieu et place.

LIEU DE PASSAGE

Jadis, bien avant la construction du pont métallique qui eut lieu en 1900, on utilisait pour traverser le gué de la rivière une barque à fond plat, que l’on appelait sentine, pour se rendre au Mayet d’École. Elle servait aux transports des piétons, tandis que véhicules et animaux franchissaient le cours d’eau… les pieds dans l’eau. L’endroit porte le nom de Sentine. Aux lieux dits, les Gandins et la Sourionde, il en était de même. Les gués et leurs sentines connurent bien des vicissitudes, puisque en avril 1519, le châtelain de Jenzat, commune voisine, donnait sentence à un des exploitants de la dite embarcation. Celui ci exerçait en toute illégalité. Seul les seigneurs, hauts justiciers, étaient habilités à tenir le droit d’un bateau sur la rivière.

LE CHÂTEAU DE CERON

 

Au XVème siècle, Seron, était une maison forte des Ducs de Bourbon. Ce fief provenait de l’ancienne seigneurie de St Cyprien. Son patronyme venait tout simplement d’une famille noble, Les Sceron. Au fil des années, suite à diverses fiançailles, mariages et vicissitudes, les familles changèrent de nom, jusqu’à devenir de nos jours, la propriété des Burelle, De Nortbécourt. Seul le nom de Ceron, subsiste en temps que lieu-dit. Entre le XVème et le XVIIème siècle, l’accès au château de Ceron, se faisait par l’ancienne route allant au bourg de St Germain. De larges fossés d’environ 7 mètres, formaient un quadrilatère. Ils servaient de défenses naturelles.

Au XIXème siècle, on entreprit, un nouvel accès, et une très belle allée plantée de marronniers, en est encore la preuve de nos jours. Restauré au cours des siècles, Ceron reste une belle demeure historique dans l’écrin St Germanois.

SAINT-CYPRIEN ET SES LIEUX DITS CHÂTEAU

Au XVIIIème siècle, TROIS domaines à différents lieux dits, non loin des sites de Ceron et St Cyprien, formaient des rentes non négligeables pour les propriétaires terriens du coin. Parmi eux l’un des plus vieux hameaux du canton, le domaine de La Motte.

Petit fief, où justice n’avait pas mots à dire, à quelques pas de St Germain, le domaine de Font Violant, appartenait vers 1550, aux sieurs De Marcassin, vieille famille résidant aux confins d’Etroussat et de St Pourçain sur Sioule.

Le nom de Font Violant, qui peut s’écrire, également Violent à la fin, aurait pour origine le nom d’une source, qui par géométrie variable, suivant les caprices du temps, allait se déverser dans une mare, abreuvoir naturel. Les eaux stagnantes de cette mare, véritable fontaine, comme l’appelait les anciens, devenait violente par temps d’ondées. Il n’en fallut pas moins pour que l’on baptise l’endroit Font Violent, diminutif de fontaine et de violence.

Ce domaine a été bâti en bordure de plaine avec une magnifique vue sur la vallée. De lourdes bâtisses avec cours intérieures, entourées de vastes granges en style Bourbonnais et de pigeonniers carrés, attestent de l’histoire de ces lieux.

SES MOULINS

Au sud du village de St Cyprien, de l’autre côté de la Sioule, sur la commune du Mayet d’ Escole, Le moulin infernet était la propriété de l’Ordre des Chevaliers St Jean de Jérusalem et dépendait de la commanderie de La Marche. Ce moulin, dit banal, obligeait les habitants des villages voisins à venir faire moudre leur grain en donnant devises. Infernet, viendrait du nom des tout premiers meuniers propriétaires des lieux. Comme le fut le moulin de Salles, le Moulin du Mayet fut saisi sur l’ordre des chevaliers de Malte, et vendu à la ville de Gannat vers 1794. Il brûla en 1980 et ne fut jamais reconstruit. Triste fin pour un moulin qui donna à manger à toute une population pendant plusieurs siècles. Aujourd’hui, on l’appelle le moulin infernal.

 

Entre le Domaine des Gandins et St Cyprien, le Moulin dit de Plagne, nom de l’un de ses possesseurs, remonterait à l’an 1580. Il était d’appartenance seigneuriale, à un noble Fiacre nommé, Prévost. Comme les autres moulins, il connut des ventes et des reventes. Pourtant une famille hors du commun, les  Dejoux y exercèrent près de 176 ans, de 1660 à 1836. Aujourd’hui, seuls subsistent quelques ruines. Quant au domaine des Gandins qui fut un domaine des Seigneurs, depuis le XVIème siècle, est devenu aujourd’hui un très beau gîte rural avec camping.

Le lieu-dit, Les Colettes, vient du nom Ecolette, qui veut dire petite école. Au XIIème siècle alors rattachés à la commune de Brout-Vernet, les hameaux des Collettes appartenaient au seigneur de Douzon, château situé sur la commune d’Etroussat. Le domaine d’Escollette, renferme un très beau pigeonnier dans le pur style Bourbonnais. Sur ce même lieu, au bord de la Sioule, le chemin de fer (ligne Paris – Lyon – Méditerranée) a laissé son empreinte. Un magnifique pont en pierre construit entre 1920 et 1930, pour le PLM, est visible sur la Sioule. Il comporte quatre arches de chacune 16 mètres d’ouverture. Il est entièrement en pierres de taille. Aujourd’hui la ligne est désaffectée et plus aucun train ne circule, aux grands dam des vaches Charolaises ! La ligne est louée à RFF par un entrepreneur qui exerce la ludique activité du vélorail.