Histoire de Salles

PRÉSENTATION

Le hameau de Salles aurait comme origine le mot latin SALICIBUS, lieu où poussaient les Saules ” Salis “, que l’on trouvait dans les prairies bordant la rivière de la Sioule.  C’était la plus petite des 3 communes, (Salles, Saint-Germain et Saint-Cyprien), en surface, mais sa population était sensiblement égale à celles des 2 autres réunies. Au bourg de Salles, une joyeuse ambiance régnait.  Le bac, le gué, les lavandières et les nombreux artisans n’y étaient pas pour rien. Salles était une commune à part entière. Cette bourgade a deux châteaux : Salles et Les Joyeux. Le 1er maire fut François Paturet. Il a été élu en 1790 et était officier public de l’état civil. Le dernier maire fut Jean Gilbert Blanc jusqu’au rattachement au village voisin de St Germain en 1812.

SON ÉGLISE

En 1100, une petite chapelle, Notre Dame De Santa-Maria-De-Salis, se dressait fièrement au milieu de la bourgade. Comme St Cyprien, Salles était rattaché au diocèse de Souvigny. Au XIIIème siècle sa petite église dépendait de la Commanderie de La Marche, située sur la très belle commune de Charroux.  Le Commandeur de la Marche en grand seigneur nommait les prêtres et curés de Salles. Quand aux Du Peschin, seigneurs de Salles, ils firent ériger, en 1570,  devant l’autel, un grand sépulcre pour leurs sépultures.  On pouvait y voir une ceinture de deuil avec leurs armoiries placées au-dessus du sépulcre et dans les vitraux. Ceci porta grand préjudice au Commandeur de la Marche.

 

L’église de Salles mesurait environ 21 mètres sur 13. Une nef voûtée à plein cintré était flanquée de deux chapelles formant la croix Latine. Un curé la desservit.  Il était logé, avait un champ et une petite vigne. Il touchait 7 livres d’argent. En 1650, l’église possédait un campanile muni de deux cloches. Les chapelles adjacentes n’existaient déjà plus. Cette église de Salles gardait dans une chasse dorée, les reliques de plusieurs Saints. Devant le parvis, à l’extérieur, se situait le cimetière. En 1793, le Sieur Deligny fut le dernier curé de Notre Dame De Santa-Maria-De-Salis. A partir de ce moment-là, les inhumations se firent au cimetière de St Germain. Dès 1795, les biens furent vendus et éparpillés à différents  propriétaires. Les familles, Paturet, Gerfaud, entre autres, en achetèrent. La chapelle fut complètement détruite en 1882. A son emplacement au lieu dit ” La Cure”, se dresse une très ancienne demeure. Seul, un vestige sur un pan de mur désigne le dernier témoignage de la chapelle.

A cette date, Salles comptait 320 habitants.

LE BAC

C’est sur une ancienne institution féodale, appartenant au Seigneur du château de Salles, qu’un bac fut instauré pour relier la commune de Jenzat. Cette embarcation de bonne tenue était soignée. Ce “bon seigneur” monnayait un droit de passage à qui l’empruntait. Le bac de Salles connut bien des tourments. Il est arrivé que, pendant les guerres de religion, les bateaux soient purement enlevés, afin de repousser les protestants. Ce bac, en réalité un bateau à fond plat, pouvait aussi bien embarquer, hommes, animaux, charrettes et marchandises. Des hommes furent formés à la manœuvre du bac et embauchés sur le champ. Parmi eux, vers 1830, Henri Paradis, ancien meunier au Moulin de Salles, voua toute la fin de sa carrière à ce bac et à ses passants. On le nommait Le Batelier. En 1845, la construction du pont de Jenzat mettra fin à cet original moyen de transport.

SALLES ET SON PREMIER CHÂTEAU

La terre du château de Salles vit le jour pendant le XIIIème siècle. Elle appartenait alors aux Bourbon. Elle le resta pendant plusieurs siècles. Il faudra l’arrivée de François 1er, pour que celle-ci leur soit confisquée.

Le château de Salles, a été réalisé et agrandi successivement par les différents propriétaires. Les du Peschin au XVIème, puis les Chauvigny de Blot, au XVIIème. La tour dite “de Sioule“, érigée à l’arrière de la bâtisse date du XVème siècle. Il présente un ensemble très cocasse, unique dans la région. Il est dessiné dans un carré, cerné de tours rondes. Chacun de ses angles ferme deux cours. La cour d’honneur au sud et la basse cour des dépendances au nord. Ce bel ensemble architectural était ceint de fossés avec des pièces d’eaux insérées dans le grand parc ceinturé par un haut mur. Corps principal du bâtiment, le logis seigneurial, est de plan rectangulaire. Il est accolé à la tour “de Sioule“. Sous cette immense pièce, une cave voûtée couvre l’ensemble. Ce chai à température constante, permettait la conservation des vins provenant des vignobles voisins. 11 hectares de terres cernent cette belle propriété.

De nos jours le château est toujours habité et vient même d’être complètement restauré.

SALLES ET SON DEUXIÈME CHÂTEAU

Le nom des Joyeux, proviendrait selon les dires, d’une communauté agricole, de père en fils. Le nom de ses propriétaires : Joyeux daterait, d’après les documents connus, du Moyen-Âge. Très peu d’archives conçoivent la date réelle de construction de ce bel édifice. On sait simplement que tour à tour, des propriétaires différents s’emparèrent de ce bien ainsi que des terres des Joyeux.

SALLES ET SON MOULIN

Erigé par les templiers, le moulin de Salles incombait depuis le XIIIème siècle, aux chevaliers de l’ordre de St Jean de Jérusalem et dépendait de la Commanderie de La Marche. Ces dimensions étaient approximativement de 15 mètres x 12. Sa toiture était de tuiles creuses, comme il en est coutume dans la région. Deux roues à aubes menaient à bien la marche de la petite entreprise. Le premier meunier connu fut Jacques Doirier, vers 1650. En 1700, une interruption survint. Il n’y avait plus de meuniers. En avril 1709, Philippe Jugnet, toujours qualifié comme meunier au moulin de Salles reprit l’activité. En 1831, on dénombra, à Salles, une famille complète de meuniers : 15 personnes et 3 générations. De cette famille, trois des frères abandonnèrent le métier de meunier et rompirent ainsi la tradition familiale.

À cette époque, le moulin de Salles était baptisé ” Moulins des Joyeux“. Et pour cause. Il appartenait à la famille Lucas, demeurant au domaine du même nom. Une petite centrale électrique avait été installée et l’énergie des roues à aube fournissait le courant au château et l’ensemble des terres des Joyeux. Après des dizaines d’années d’épanouissement, le moulin de Salles sera acquis en 1926 par Marius Thivat. Il le transforme avec sa famille et devient dorénavant Minoterie Thivat et Cie. Mais pour tous, même de nos jours, il s’appelle encore et toujours Le Moulin de Salles. Aujourd’hui, c’est le groupe AXREAL qui en est le propriétaire et l’activité meunerie a disparu.